mercredi 29 février 2012

❛Disque❜ Momentaneus I à XII, "Aux âmes bien nées..." • Sylvain Gourlay, jeune compositeur & pianiste, ou The Artist

Cliché © Vanessa Buhrig, www.facebook.com/vanessa.buhrig.3
La musique écrite aujourd'hui déconcerte encore les mélomanes les mieux disposés : structures absconses, formules creuses tournant parfois à vide - voire magma indigeste de sons heurtés, discordants. Nous disposons heureusement d'une pépinière de grands talents français (toutes générations confondues) : Guillaume Connesson, Pascal Dusapin, Thierry Pécou.... Cette liste est loin d'être exhaustive. Point commun chez ces artistes contemporains : le sens d'une mélodie, certes accessible, mais innovante, passionnée et sensuelle, résolument ancrée dans son époque. Un souci d'excellence qui se retrouve dans le premier album en solo de Sylvain Gourlay, compositeur, pianiste, improvisateur et arrangeur : nul doute qu'il séduira d'emblée un vaste public. Le jeune Blésois (il est né en 1985) serait-il ce qu'on pourrait nommer un révolutionnaire subtil ? Ce recueil envoûtant le prouve amplement, tant il révèle un créateur authentique, indépendant, libre, à la personnalité déjà affûtée et attachante. 

Quel est son univers ? Cosmopolite, étourdissant, un métissage d'une force d'attraction irrésistible. Il brasse ainsi avec brio - et malice - les références les plus insolites. L'inspiration de Gourlay, en perpétuel jaillissement, trahit une imagination débordante, un lyrisme dionysiaque. Voici un style puissant et original aux possibilités infinies : il se situe entre Philip Glass, John Adams (Momentaneus XI), Gabriel Fauré et Claude Debussy... avec un clin d'oeil envers la musique de film ! Il jette en outre des passerelles inédites (Momentaneus III) entre différents rivages musicaux sans que cela paraisse artificiel, plaqué, tel un procédé gratuit. Toute tentative de classification s'avère dès lors un exercice vain. L'esthétique du créateur est elle de filiation néo-tonale, d'obédience répétitive, d'ascendant post-romantique? Nous emploierions presque le qualificatif de minimalisme flamboyant ou d'impressionnisme dégingandé, tant ce musicien explorateur réconcilie moult langages musicaux a priori antagonistes.


L'artiste travaille ici bien davantage que le syncrétisme, il réinvente carrément le récital pour clavier : ainsi les Momentaneus VI ou VIII respirent comme du Glass - mélancoliques, nostalgiques, emplis d'une morbidezza rêveuse. Au delà d'une simplicité apparente, d'une profondeur désarmante, le résultat obtenu est sidérant : jeu précis, fluide, virtuose, chorégraphique même, serti en un legato vif argent. La qualité première de Sylvain Gourlay : une excentricité patente (les accords initiaux un brin jazzy, chaloupés, de Momentaneus III) conjuguée à un sens du raffinement "post-fauréen" ; bref, une élégance rare, d'une poésie onirique, miraculeusement comparable au trop méconnu Chant de la Mer de Gustave Samazeuilh.

L'auditeur est - littéralement - happé par ces treize pièces (en effet, le CD s'achève, au-delà de Momentaneus XII, sur un curieux et facétieux bis... tapi dans une plage cachée). Les grands espaces inspirent à l'évidence la pensée du compositeur : ces vitraux pianistiques s'ouvrent sur des à-pics vertigineux, des cascades d'harmonies chamarrées, de grandioses paysages sonores aux points cardinaux irisés. Aux antipodes de tout didactisme prétentieux et plat, ceci parle au coeur, à l'imaginaire. Chapeau, l'artiste ! Michelet n'écrivait-il pas "la vie doit flotter comme un rêve" ? C'est un pari éminemment réussi, avec cet enregistrement coup de coeur. Vivent ces Nouveaux Horizons Chimériques de Sylvain Gourlay !... En attendant Momentaneus 2, cela va de soi.

‣ Pièces à l'écoute en bas de page  1) Momentaneus VI - 2) Momentaneus VIII.


 Sylvain Gourlay (né en 1985) : Momentaneus I à XII, recueil enregistré chez Dolala Records (2011).

 Ce disque peut être acheté ICI.

 À consulter avec profit, le site internet, et aussi la page MySpace de Sylvain Gourlay.

 Crédits iconographiques : Dolala Records -  Photographies de Sylvain Gourlay dont le © n'est pas mentionné.



samedi 11 février 2012

❛Opéra❜ Sancta Susanna, Suor Angelica • 'Classé Pieux Classé X', une intelligente mise en miroir d'Hindemith & Puccini à l'Opéra de Lyon

De toute évidence, la politique culturelle de l'Opéra de Lyon (Grande Salle, panoramique ci-dessous) aime emprunter des sentiers de traverse fort peu fréquentés (pour mémoire : Le Nez de Chostakovitch selon Kentridge, avant une reprise du Rossignol et autres Fables animalières de Stravinsky). Certes, le Triptyque de Giacomo Puccini (Il Trittico, New York, 1918) n'est pas une rareté totale, a contrario de Bohème, Butterfly et Tosca, chefs d'œuvre squattant volontiers les plateaux des théâtres, au détriment d'autres titres moins renommés, tels que La Rondine ou La Fanciulla del West. L'idée de proposer, en complément de chacun des trois volets, un opéra court d'un autre compositeur, contemporain de sa création, est une initiative aussi heureuse qu'ambitieuse. La naturaliste Houppelande (Il Tabarro) était ainsi associé à Du Jour au Lendemain (Von Heute auf Morgen) d'Arnold Schönberg, et le facétieux Gianni Schicchi à Une Tragédie Florentine (Eine florentinische Tragödie) d'Alexander von Zemlinsky, tous en un acte.

Le 5 février dernier, au tour de Sainte Suzanne de Paul Hindemith (Sancta Susanna, 1922, photo de scène ci-dessus) de partager l'affiche avec la puccinienne Sœur Angélique (Suor Angelica). Unique point commun entre les deux partitions, le lieu de l'action, un couvent : univers claustral, suffocant, carcéral même. Les personnages essentiels en sont des nonnes livrées à elles mêmes, emmurées vivantes, en proie à un mal de vivre existentiel... et les sens en éveil. Atmosphère monacale oblige, primauté est donnée aux voix de femmes que Sancta Susanna baigne dans un climat délétère, sulfureux. Les lignes de force de l'œuvre en appellent à la Religieuse de Diderot : désirs refoulés, frustration sexuelle, fantasmes inassouvis - une chasteté torturant des êtres friables.


Pour son premier opus lyrique d'importance, l'iconoclaste Hindemith (portrait ci-dessous) a frappé fort. En coloriste raffiné, il brosse un sombre mélodrame, une toile d'araignée expressionniste d'une tension insoutenable - et avec quelle densité dans l'orchestration, en dépit d'une durée minimaliste (vingt-cinq minutes de musique) ! Comme un trait d'union entre Erwartung de Schönberg et Les Diables de Loudun de Penderecki. Pour quelle raison étrange, si ce n'est son fort parfum de scandale, cette musique visionnaire n'a-t-elle pas été  davantage programmée de nos jours ? Il aura fallu attendre 2003 pour la voir et entendre créer en France, à Montpellier : quatre-vingt-un ans, mieux vaut tard que jamais.

Choc émotionnel et fulgurances inouïes portent en gésine les trésors futurs : Cardillac, Mathis le Peintre et L'Harmonie du Monde) - absolu coup de maître. Déjà, une écriture très savante pour les vents (hautbois, flûtes, clarinettes…), et un lyrisme puissant si spécifique au compositeur. Tranchant comme de l'acier, fiévreux, tendu à l'extrême, celui-ci explore le large spectre des potentialités de la voix féminine. La performance couplée des deux protagonistes - la Suzanne d'Agnes Selma Weiland, tatouée de curieux stigmates, répondant à Magdalena Anna Hofmann en Clémence - est superlative. Tandem irréprochable, apte à se mouvoir dans des tessitures crucifiantes : ces artistes, de surcroît actrices accomplies, possèdent exactement le timbre hystérico-élégiaque requis pour incarner ces créatures exaltées, en état permanent de transe névrotique. La mise en scène de John Fulljames n'est pas en reste, sobre, intelligente, structurée, en parfaite adéquation avec le livret (un luxe aujourd'hui !). Un moment fort ? Le tableau conclusif, un monumental Christ prompt à ensevelir le plateau et une Susanna pantelante pour une dernière étreinte mortifère (photo de scène en frontispice). Néant, chaos, ténèbres : un hommage indirect à Ken Russell.

Plus sage, plus lisse (en apparence), Sœur Angélique (photo de scène ci-dessous) est offert après l'entracte. Héroïne elle aussi prisonnière, victime d'une réclusion involontaire, elle est censée expier ce qu'on nomme pudiquement une faute de jeunesse. Puccini (portrait ci-contre), dont c'était la partition préférée, y expérimente de nouvelles formules mélodiques et autres innovations harmoniques -  sonorités liquides du célesta, piano et cordes extatiques lors de la dernière scène mystique, en quelque sorte son Concert des Anges (1). Toutefois la postérité n'a en guère retenu que l'aria poignante Senza mamma, un tube obligé pour les récitalistes. Point d'orgue de l'opéra, la confrontation entre la douce Angélique et la hautaine Zia Principessa, sa tante, symbole du carcan d'un ordre moral étriqué, d'une société puritaine obscurantiste et revancharde. Si le soprano hongrois Csilla Boross est prodigieux de musicalité et de sensibilité mise à nu, regrettons en revanche chez l'impériale Natascha Petrinsky un manque de graves abyssaux, ceux-là même appelés à faire frissonner l'auditeur. Il nous faudrait ici un authentique contralto ; cependant la morgue de l'aristocrate est bien là, aucune velléité de compassion, aucune trace d'humanité, telle un clone de la sinistre Kabanischa d'une Katia Kabanova !


Le scénographe David Pountney évite le sentimentalisme sulpicien un brin mièvre, toujours aux aguets envers ce type de sujet mystique et édifiant. Saluons les inépuisables ressources expressives de la phalange lyonnaise, successivement confiée à Bernhard Kontarsky et Gaetano d'Espinosa, dans deux drames aux thématiques voisines, mais aux esthétiques diamétralement opposées. Un DVD immortalisera-t-il ce Festival Puccini Plus d'un niveau manifestement référentiel ? S'il fallait ne se souvenir que d'un seul de ses attraits, gardons en mémoire l'accomplissement visuel et théâtral de cette production, élégante et majestueuse, parée au surplus d'un travail fascinant sur les matières, les coloris et les lumières. Exactement les atouts qui ont fait défaut au si morne Triptyque parisien de l'an passé.


(1) "Le Concert des Anges" (extrait reproduit sur la vignette ci-contre) est une scène du mythique Retable d'Isenheim de Mathias Grünewald (c.1475-1528), conservé au musée d'Unterlinden de Colmar. Une séquence ayant inspiré une magistrale mise en musique de... Paul Hindemith, au cœur de son opus magnum de 1938, Mathis der Maler, un opéra récemment monté à l'Opéra National de Paris, dont l'argument retrace une part de l'existence de Grünewald.

 Lyon, Opéra, dimanche 5 février 2012 -
Paul Hindemith : Sancta Susanna (1922) - Giacomo Puccini : Suor Angelica (1918) -
Un spectacle conçu et représenté dans le cadre du Festival Puccini Plus,
associant chaque volet d'Il Trittico à un autre opéra contemporain en un acte.  

 Sancta Susanna : Agnes Selma Weiland, Magdalena Anna Hofmann, Joanna Curelaru Kata,
Zoé Micha, Hervé Dez Martinez -
Suor Angelica : Csilla Boross, Natascha Petrinsky, Anna Destraël, Françoise Delplanque,
Kathleen Wilkinson, Ivana Rusko, Sophie Lou, Sylvie Malardenti, Elizaveta Soina, Ivi Karnezi,
Jessie Baty, Marie Cognard, Joanna Curelaru Kata, Pei Min Yu -
Mises en scène de John Fulljames et David Pountney - Chœurs de l'Opéra de Lyon,
direction : Alan Woodbridge - Solistes du Studio de l'Opéra de Lyon, direction : Jean-Paul Fouchécourt -
Orchestre de l'Opéra de Lyon, directions :
Bernhard Kontarsky (Hindemith) & Gaetano d'Espinosa (Puccini).

 À consulter avec profit, le site de l'Opéra de Lyon.

 Crédits iconographiques - Sancta Susanna, Suor Angelica & Grande Salle de l'Opéra de Lyon, © Bertrand Stofleth - Paul Hindemith & Giacomo Puccini.

vendredi 3 février 2012

❛Concert❜ Chœur Les Métaboles, Léo Warynski • Une veillée russe à la Chapelle de Jésus Enfant & à l'Église des Billettes : "Léo, as-tu du chœur ?"


Le jeune ensemble choral Les Métaboles, fondé en 2009 par Léo Warynski (ci-dessus) n'a pas choisi la facilité en s'engageant dans le chant a cappella, un pari audacieux gagné haut la main lors d'une "Veillée Russe" (1) offerte à trois jours d'intervalle dans deux églises parisiennes, Jésus Enfant et Les Billettes. Au programme, de fascinantes pages, exigeantes, ardues - ascétiques même -,  la plupart largement méconnues, de musiciens emblématiques des XX° et XXI° siècles. Honneur au talentueux compositeur franco-ukrainien Dimitri Tchesnokov, présent au concert ! Son Ave Maria, aux inflexions à la fois suaves et austères, se situe à la croisée de deux influences majeures également célébrées ce soir : celles d'Arvo Pärt (né en 1935, Magnificat pour chœur mixte) et d'Alfred Schnittke (1934-1998, Trois chants sacrés) (2). Quelle insolente maîtrise chez ce jeune créateur pas encore trentenaire, et naturellement appelé à faire parler de lui (à ce titre, ne pas manquer le concert planifié pour le 24 mars prochain au C.N.R. de la rue de Madrid) !

Assurément, l'Agnus Dei tiré du Requiem Polonais de Krzysztof Penderecki (né en 1933) "parle aux tripes" ; ce démoniaque lamento au cantabile si singulier sera l'une des révélations de la soirée, partition-phare dont les mélismes tortueux participent, de la Septième Symphonie, Les Sept Portes de Jérusalem. Musique de déflagration, volcanique, mortifère, où chœur est acculé dans ses ultimes retranchements : la ligne mélodique rebelle, retorse et âpre, culmine dans un fortissimo paroxystique sur le mot de peccata (péchés). 

Les  miniatures de Gyorgy Sviridov (1915-1998) - si proches par l'esprit de certaines pièces sacrées de Gretchaninov - recourent à des bribes de mélodies populaires ancestrales. Elles mobilisent à plein les fécondes ressources des Métaboles, lesquelles semblent sur ce coup intarissables : succession étonnante de saccades, de mélodies et syllabes démantibulées, d'onomatopées et de bouches fermées du plus bel effet. Un exploit pour des artistes réputés non slavophones !


Le meilleur de Sergueï Rachmaninov (1873-1943, à son piano ci-dessous) réside sans doute dans son extraordinaire musique religieuse, imprégnée des traditions de la liturgie orthodoxe. Un diptyque magistral, formé par la Liturgie de Saint Jean Chrysostome et les Vêpres - peut-être son chef d'oeuvre le plus abouti ? Cinq extraits de ce dernier opus, absolu sommet d'écriture a cappella, constituent temps fort du concert ; en son cœur, l'antienne Blagoslovi dushe moya Gospoda (Bénis le Seigneur, ô mon âme). La soliste Camille Merckx y est bouleversante d'intensité, sa tessiture d'alto au timbre magnétique, sombre et argentin pourtant, enveloppe l'auditoire d'accents ésotériques, par instants maternels et mordorés. Toute l'âme slave est inscrite dans le trésor de cette mélopée hypnotique ! Est-elle une Parque, la Sphinge de l'Œdipe d'Enesco... ou encore Erda au rayonnement tellurique, surgie des profondeurs pour délivrer un message surnaturel ?


Bien des ensembles choraux à la flatteuse renommée ont du souci à se faire : Léo Warynski sculpte l'espace, pétrit le son de sa gestique élégante que servent des mains d'une fascinante souplesse (démonstration dans l'extrait vidéo ci-dessus). Sa direction d'une méticuleuse rigueur demeure fluide, sensible et poétique, telle un faisceau de lumière. Immatérielles, phosphorescentes, les voix tournoient, gravitent et planent pour bâtir une impressionnante muraille sonore : de leur plastique, que louer le plus ? Une science comme innée de la progression dynamique, de la précision miraculeusement dosée - du déploiement le plus naturel. Mieux, Warynski abolit toute notion de temps, subjuguant sans la moindre redite un public conquis.

La soirée n'en paraît que trop courte, mais au regard de l'extrême complexité des gemmes prodiguées, c'est un péché véniel. Que reviennent vite Les Métaboles pour nous chanter l'intégralité de ces Vêpres !


(1) Pour être juste, la veillée fut... russo-polono-estono-ukrainienne, de par la présence de pièces de Krzysztof Penderecki, Arvo Pärt et Dimitri Tchesnokov...

(2) Du même Schnittke, pourquoi pas une réminiscence du Concerto pour Chœur ?

‣ Pièce à l'écoute recommandée : Blagoslovi dushe Moya Gospoda, Klara Korkan (alto), Chœur d'État de Russie, dir. : Aleksander Sveshnikov, © Melodyia.


 Paris, Chapelle Jésus Enfant, dimanche 29 janvier 2012 & Église des Billettes, mercredi 1° février 2012 -
Alfred Schnittke : Trois Chants Sacrés -Arvo Pärt : Magnificat pour chœur mixte - Krzysztof Penderecki :
Requiem Polonais, Agnus Dei -Dimitri Tchesnokov : Ave Maria (création) - Gyorgy Sviridov : Trois Miniatures -
Sergueï Rachmaninov : Vêpres (extraits).  

  Ensemble vocal Les Métaboles, Alto soliste : Camille Merckx - Sopranos : Karine Abiven, Doriane Bier, Constance Gabillet, Elsa Pelaquier, Cécile Pierrot, Lorraine Tisserant, Agathe Trébucq, Julie Werth - Altos : Jessy Caruana, Angela Di Lella, Bénédicte Guery, Magali Hochet, Anne Langlois, Célia Ragueneau, Guilhem Terrail - Ténors : Rémi Aguirre Zubiri, Jo Cadilhon, Nicolas Chévrier, Alexis Daugeras, Bruno De Sousa, Vincent Labonne, Sylvain Lamesh, Kenji Oka - Basses : Côme Berbain, Kevin Courriol, Thibaut Eguether, Romain Mastier, Christophe Menez, Guillaume Olry, Michael Pinsker, Antoine Puibaraud - Direction : Léo Warynski.

 À consulter avec profit, le site des Métaboles.

 Crédits iconographiques : Léo Warynski, © non précisé - Vidéo de la chaîne YouTube des Métaboles -
Sergueï Rachmaninov, date non précisée.