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À l'instar de de nombreux créateurs, parfois nommés "petits maîtres", Carlo Tessarini
(1690-1766, portrait plus bas) n'eut pas l'heur de voir son nom et ses œuvres couronnées par la
reconnaissance accordée à des Vivaldi ou Corelli - voire, à un degré moindre, des Biber, Muffat, Locatelli ou autres Veracini. Né
en dans la Péninsule (Rimini, Émilie-Romagne), il fut pourtant un violoniste et
compositeur renommé de son temps ; certaines sources indiquent
même qu'il aurait pu, lors de ses premières études musicales dans la Sérénissime, avoir reçu l'enseignement de Vivaldi soi-même.
Nommé maître
de Chapelle de l'Hospice Saint Jean - Saint Paul, orphelinat (ospedale) vénitien, à partir de 1716, c'est à ce poste qu'il compose son
premier opus de Concertos à Cinq (concerti a cinque), et tient en même temps le violon à la Maîtrise de Saint Marc de Venise, un poste qui ne fut
certainement pas pour rien dans sa réputation grandissante de
virtuose. Cette renommée l'amena logiquement à voyager à travers
toute l'Europe - se produisant ainsi à Brno (panorama plus bas), Rome, Paris, Bruxelles,
Naples, Francfort, Arnhem... C'est là qu'en 1766, sa trace se perd. Aucun document ne permet de préciser avec certitude où il se rend après cette escale, ni quelles sont la date et les circonstances exactes de son décès, sans doute à Amsterdam, peu de temps après.
Apprécié, Tessarini le fut également comme auteur de sinfonie, concerti pour un ou plusieurs instruments, sonate ; mélodrames
(bien qu'aujourd'hui, ceux-ci n'aient toujours pas été
redécouverts)... En outre, il se fit connaître comme théoricien de la musique, et laissa à ce titre de nombreux écrits sur la rythmique, l'ornementation,
l’exécution des cadences.
Le rococo en peinture : Antoine Watteau (1687-1721) - La Gamme d'Amour (1717) - Londres, National Gallery |
Carlo Tessarini (1690-1766) par William Pether |
L’Ensemble Guidantus, mené par le superbe violon de Marco Pedrona, n'en est pas
à son coup d'essai (et de maître) concernant Carlo Tessarini, puisqu'est déjà
paru auprès du même label Indésens un premier volume, comportant les douze concerti de l'opus 1, dont l'écoute plaisante préfigure l'impression très positive laissée par le second.
Marco
Pedrona, qui joue sur une superbe copie de Guarnerius del Gesù, et Marco
Montanelli, sur un clavecin au son magnifique... mais dont rien ne nous est dit, nous offrent effectivement, ici, une lecture
absolument magnifique, laissant respirer et s'épandre la musique des huit sonates sélectionnées avec un naturel absolument confondant.
Nous sommes ainsi convié à une véritable symbiose entre un compositeur et ses interprètes : rares sont les enregistrements où
l'adéquation de ceux-ci à celui-là est aussi parfaite ! Les instrumentistes parviennent à varier leur jeu d'un mouvement de sonate à l'autre : le recueil s'écoute et se réécoute avec un
plaisir constant, d'autant que la prise de son de l'enregistrement s'avère de haute qualité.
Il reste à souhaiter que se poursuive la réhabilitation discographique d'un legs important, utile à notre meilleure appréhension de la musique vénitienne, et même européenne... Vivement le volume III, par conséquent.
Il reste à souhaiter que se poursuive la réhabilitation discographique d'un legs important, utile à notre meilleure appréhension de la musique vénitienne, et même européenne... Vivement le volume III, par conséquent.
‣ Pièces à l'écoute simple en bas d'article (MISES EN LIGNE ULTÉRIEUREMENT) ‣ ① Œuvre XIV, Sonate 2, 3° mouvement ‣ ② Œuvre XIV, Sonate 6, 2° mouvement ‣ ③ Œuvre II, Sonate 11, 2° mouvement ‣ © Indésens 2013.
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