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Un disque Euromusic pouvant être acheté ICI |

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Olivier Baumont, © Jean-Baptiste Millot pour Qobuz.com |

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Georg-Philipp Telemann (1681-1767) |
Inclure en conclusion de ce programme à la prise de son superlative, un choral de Johann Crüger (1598-1662), harmonisé par le grand Händel (Jesu meine Freude, HWV 480) pour honorer l'amitié profonde qui liait les deux musiciens - puis, lui faire succéder deux harmonisations éponymes (TWV 31:33 et TWV 31:34) est à nouveau une trouvaille bienvenue... même si le passage subit du clavecin italien au clavicorde peut laisser plus d'un auditeur a priori dubitatif. Le choix de de dernier instrument coule pourtant de source à l'écoute, conférant à ces trois Jesu meine Freude la fragrance adéquate. Propre à refermer ce captivant hommage à la versatilité de Telemann, elle se fait soudain vaporeuse, mais si justement bouquetée (3).
(3) Il convient de louer le remarquable texte autographe d'Olivier Baumont inséré dans le recueil. Son titre "Une caisse de fleurs" fait allusion à un envoi de bulbes floraux (assortis d'une lettre en français) par Händel à l'adresse de Telemann. Autour de cette anecdote, à la source des Jesu meine Freude au clavicorde, l'artiste jardine une présentation de son travail, documentée et stylée - d'une pédagogie limpide à cent lieues de tant de notices absconses, ou faméliques. Il n'est pas jusqu'à la couverture du livret qui ne file la métaphore horticole ! C'est aussi pour des élégances de cet ordre, que le CD physique garde toute sa saveur.
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(1) Son successeur dans la cité hanséatique fut Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788), deuxième fils survivant de Johann Sebastian.
(2) À l'image, bien entendu, des Goûts Réunis (ou des Nations)... chefs d'œuvres de François Couperin "le Grand", un musicien qu'Olivier Baumont a particulièrement défendu et illustré. Son enregistrement intégral - un coffret de 10 CD Warner - peut être acheté ICI.
(2) À l'image, bien entendu, des Goûts Réunis (ou des Nations)... chefs d'œuvres de François Couperin "le Grand", un musicien qu'Olivier Baumont a particulièrement défendu et illustré. Son enregistrement intégral - un coffret de 10 CD Warner - peut être acheté ICI.

‣ Pièces à l'écoute simple, tout en bas d'article ‣ ➀ Ouverture en sol majeur, n°5 : Aria - ➁ Concerto en sol mineur, n°1 : Allegro - ➂ Fantaisie I en do mineur, n°1 : Tendrement - ➃ Fantasia X en ré majeur, n°1 : Allegro. ‣ Olivier Baumont, clavecins. © Euromusic 2012.
‣ Georg Philipp Telemann (1681-1767) - Œuvres pour clavier (Ouverture, Concerto, Fanraisies, Chorals).
‣ Clavecins français : Jacques Goermans (c.1740-1789) - "initiales DF dans la rosace" (c. fin XVII° s.).
Clavecins italiens anonymes : Piémont (?) c.1720 - Florence c.1610.
Clavicorde anonyme de pays germanique (Autriche ?), seconde moitié du XVIII° siècle.
‣ Olivier Baumont, claviers. Un disque Euromusic pouvant être acheté ICI.Clavecins italiens anonymes : Piémont (?) c.1720 - Florence c.1610.
Clavicorde anonyme de pays germanique (Autriche ?), seconde moitié du XVIII° siècle.

Du premier, dont l'œuvre intégral a été enregistré par Christophe Rousset ou Scott Ross (ce dernier y ajoutant les Fugues pour orgue), Baumont sait faire ressortir l'exquise délicatesse. Ces Prélude, Allemande et autres, pas forcément d'une personnalité flagrante, requièrent, comme souvent dans l'école française, suffisamment de détachement vis à vis du texte, pour faire ressortir tout leur charme de camées. Mieux, leur élégance un peu grêle de porcelaines... ce qu'illustre à la perfection le visuel retenu pour le disque.
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Olivier Baumont, lors d'un concert à Rungis, le 2 février 2010. © www.rungis.fr |
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À marquer d'une pierre blanche ! |

Ceci est non seulement affaire de métier (transcendant), de goût, d'intelligence dans le choix des ornements - mais aussi, dans les deux acceptions, physique et psychologiques, de tact. Ceci, en public comme devant les micros, rejoint à la lettre les explications si joliment fournies par ailleurs (note 3 de l'article précédent) : "(...) agréments, mètres dansés, notes inégales et écriture luthée pour [l'influence de] la France". De la sorte resplendit Telemann : toute l'Ouverture TWV 32:13, où les incessants entrelacs dynamiques le disputent à un fruité tout à fait exceptionnel, naît autant d'un toucher sculptural, que d'un instrument hors pair.
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Georg-Philipp Telemann (1681-1767) |
Telle osmose entre la plus rigoureuse investigation (adossée à un matériau d'autant plus exigeant que peu fréquenté), la plus accomplie des techniques, et le plus stimulant des dons de soi, cela porte un nom. Appelons-la l'instant de grâce.

‣ Pour lire l'entretien d'Olivier Baumont avec Bruno Serrou, sur le site Musicologie.
‣ Pour lire la page consacrée à Oliver Baumont, avec le podcast et la playlist, sur le site Qobuz.
‣ Pour consulter le site d'Olivier Baumont.
‣ Pour lire la page consacrée à Oliver Baumont, avec le podcast et la playlist, sur le site Qobuz.
‣ Pour consulter le site d'Olivier Baumont.
‣ Paris, Théâtre du Ranelagh, 26 XI 12 : Georg Philipp Telemann et la France.
Un concert en relation avec le CD Telemann publié chez Euromusic (lire ci-dessus).
Un concert en relation avec le CD Telemann publié chez Euromusic (lire ci-dessus).
‣ Œuvres de Jean Henry d'Anglebert (1628-1691), Georg Philipp Telemann (1681-1767)
& Jean-Philippe Rameau (1683-1764).
& Jean-Philippe Rameau (1683-1764).
‣ Olivier Baumont, clavecin - Nicolas Vaude, comédien (Georg Philipp Telemann).
Comme promis Jacques, j'ai écouté, savouré ces extraits de Telemann distillés par le toucher subtil d'Olivier Baumont. Dans le silence de la nuit, ces pièces ciselées sonnent comme une promesse de l'aube. Et puis tu as si bien écrit sur l'oeuvre et le musicien, que l'envie d'acheter le CD s'impose comme un cadeau. Merci !
RépondreSupprimerC'est moi qui te remercie, chère Christiane !
RépondreSupprimerPuis-je te retourner le compliment concernant l'écriture, tes deux premières phrases se lisant comme un Ricercar qui serait construit sur des mots capiteux se faisant écho entre eux ?
Je suis très touché, non pour moi, mais d'abord pour Olivier, qui mène une carrière aussi "patiente" que fantastique - loin de certain matraquage tous azimuts, selon lequel TOUT, ce qui est bon (voire excellent) ou mauvais, doit absolument se vendre.
Le "Choc de l'année" est d'abord une gratitude envers ce claveciniste élégant et profond, curieux et pudique, à la technique hors norme (sans parler de ses instruments) !
Ensuite, je suis ému pour Telemann, musicien étonnant dont la prolixité (1700 cantates, entre autres) peut décontenancer, en donnant l'impression d'une production purement quantitative. Il n'en est rien - même si l'utilitaire et l'alimentaire occupent une place importance, évidemment.
Des trésors de sa main, du niveau de ceux de ce disque, sont encore si nombreux à découvrir et à défendre ! Ce à quoi de plus en plus d'artistes s'attachent, depuis quelque temps. Voilà bien une raison de faire de lui, pour le coup, un Compositeur de l'Année...
Bien à toi, merci pour ta fidélité, ton goût du partage et l'animation de ton groupe FB. :)
Jacques