Un disque AEON (Outhere) pouvant être acheté ICI |
... Passée la première surprise de la Sonate K (Kirkpatrick) 492, pouvant au premier abord sembler un peu trop métronomique, nous sommes conquis, dès la K 381 (à l'écoute en bas d'article), par le jeu du pianiste Olivier Cavé - un jeu qui n'est pas sans rappeler, avec peut être un imperceptible zeste de poésie en moins, celui d'Alexandre Tharaud au long de son recueil publié en 2011 chez Virgin...
Écrites bien entendu à l'origine pour le clavecin, les Sonates (essercizi, exercices) de Domenico Scarlatti (1685-1757) se laissent toujours aisément, de par leur fraîche inventivité, leur naturel bondissant, leur (purement apparente) "improvisation" - pour tout dire, leur faconde... entendre sur un piano dit "moderne". Outre Tharaud précité, de nombreux interprètes nous l'ont d'ailleurs déjà démontré.
Fils du compositeur Alessandro Scarlatti (1660-1725), que les amateurs d'opéra et d'oratorios baroques chérissent à juste titre, Domenico eut largement l'occasion de composer, lui aussi, de la musique lyrique et sacrée, s'acquittant d'un large catalogue d'opere serie et de pièces religieuses, dont un Stabat Mater, passage obligé pour tout musicien napolitain digne de ce nom. Toutefois, c'est sa littérature pour le clavier, forte de cinq cent cinquante-cinq (!) opus, qui a assuré sa gloire, du moins pour la postérité, à défaut de son vivant.
Une autre particularité de Scarlatti "le jeune" est d'avoir vécu, à l'exception de quelques rares retours en Italie (ou de passages à Londres), plus de trois décennies dans la péninsule ibérique : d'abord au service de la cour du Portugal, puis de celle d'Espagne. Le musicien, devenu veuf, alla jusqu'à s'unir en secondes noces à une Espagnole. Il s'éteignit, d'ailleurs, à Madrid, loin de l'Italie natale, y devançant d'un demi-siècle le sort d'un autre illustre Péninsulaire adopté par la Castille, Luigi Boccherini.
Fils du compositeur Alessandro Scarlatti (1660-1725), que les amateurs d'opéra et d'oratorios baroques chérissent à juste titre, Domenico eut largement l'occasion de composer, lui aussi, de la musique lyrique et sacrée, s'acquittant d'un large catalogue d'opere serie et de pièces religieuses, dont un Stabat Mater, passage obligé pour tout musicien napolitain digne de ce nom. Toutefois, c'est sa littérature pour le clavier, forte de cinq cent cinquante-cinq (!) opus, qui a assuré sa gloire, du moins pour la postérité, à défaut de son vivant.
Une autre particularité de Scarlatti "le jeune" est d'avoir vécu, à l'exception de quelques rares retours en Italie (ou de passages à Londres), plus de trois décennies dans la péninsule ibérique : d'abord au service de la cour du Portugal, puis de celle d'Espagne. Le musicien, devenu veuf, alla jusqu'à s'unir en secondes noces à une Espagnole. Il s'éteignit, d'ailleurs, à Madrid, loin de l'Italie natale, y devançant d'un demi-siècle le sort d'un autre illustre Péninsulaire adopté par la Castille, Luigi Boccherini.
Olivier Cavé, © www.olivier-cave.com |
Il est déterminant à cet égard que deux de ses grands mentors, soient non seulement napolitains eux-mêmes, mais aient été également de prestigieux interprètes de Scarlatti au piano, puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, de Maria Tipo et d'Aldo Ciccolini. Laissons s'en ouvrir l'artiste : "J’ai découvert Scarlatti un peu par hasard. C’était à Naples justement, chez Ricordi, je vois ce disque exposé – Maria Tipo joue Scarlatti – mon père m’explique que c’est une très grande pianiste et pédagogue napolitaine. Une fois à la maison, c’est le coup de foudre, le disque tourne en boucle… Maria Tipo sera mon professeur ! J’avais huit ans." (1)
Une vision de Naples qui inspira peut-être Scarlatti - © Napoli, la città più bella del mondo |
Domenico Scarlatti (1685-1757) |
Chaque pièce est ainsi caractérisée à l'envi, sans pour autant faire de ce parcours un fourre-tout où le pianiste aurait jeté, pêle-mêle, des essercizi hétérogènes et regroupés de manière plus ou moins artificielle. Bien au contraire ! D'une rare intelligence, le choix et l'agencement de ces différentes pages fait de ce disque un véritable condensé de l'art de Domenico Scarlatti, nous faisant découvrir certes pas toutes - mais, du moins, une part substantielle des inépuisables facettes du compositeur. De ce point de vue aussi, une réussite !
Olivier Cavé prend ainsi place, naturellement, aux côtés d'autres sommités nous ayant légué, depuis des décennies, des lectures admirables de ces Sonates... Celles-ci débutent, au clavecin, avec les fabuleuses premières gravures de Wanda Landowska - abstraction faite de l'instrument dont celle-ci joue -, ouvrant la voie à Scott Ross, incontournable, Pierre Hantaï et autres Bertrand Cuiller (2) !
N'oublions pas non plus, au piano "actuel", outre Tipo et Ciccolini déjà nommés : Marcelle Meyer, Vladimir Horowitz, Clara Haskil, Alain Planès ou Christian Zacharias.
Le récital suivant d'Olivier Cavé (ci-contre), consacré à des pièces du rare Muzio Clementi (Italien... mais Anglais d'adoption, 1752-1832), parmi lesquelles Didone abbandonata, a été publié auprès du même éditeur à la fin de 2010. Assorti d'une très bonne critique, il est disponible à l'achat ICI.
L'artiste prépare par ailleurs pour 2013 un troisième volume Aeon, intitulé Nel Gusto Italiano – Concerti, Capriccio e Aria : dédié à Johann Sebastian Bach, il continuera de prouver avec opiniâtreté que la lecture du répertoire baroque au piano conserve son entière justification.
N'oublions pas non plus, au piano "actuel", outre Tipo et Ciccolini déjà nommés : Marcelle Meyer, Vladimir Horowitz, Clara Haskil, Alain Planès ou Christian Zacharias.
Le récital suivant d'Olivier Cavé (ci-contre), consacré à des pièces du rare Muzio Clementi (Italien... mais Anglais d'adoption, 1752-1832), parmi lesquelles Didone abbandonata, a été publié auprès du même éditeur à la fin de 2010. Assorti d'une très bonne critique, il est disponible à l'achat ICI.
L'artiste prépare par ailleurs pour 2013 un troisième volume Aeon, intitulé Nel Gusto Italiano – Concerti, Capriccio e Aria : dédié à Johann Sebastian Bach, il continuera de prouver avec opiniâtreté que la lecture du répertoire baroque au piano conserve son entière justification.
(1) Dans la notice biographique du site d'Olivier Cavé.
(2) Le récent et somptueux enregistrement de Bertrand Cuiller, comportant également un Fandango de Soler à perdre la tête, représente, au clavecin, une approche moderne, idéalement à même de faire écho à celle, pianistique, d'Olivier Cavé. Les deux sont chaudement recommandées, ne serait-ce que pour un premier contact avec l'art merveilleux de Domenico Scarlatti.
‣ Un entretien avec Olivier Cavé, sur le site du Poisson Rêveur.
‣ Pièces à l'écoute simple, en bas d'article ‣ 1) Sonate K 381 - 2) Sonate K 427 - 3) Sonate K 239 - 4) Sonate K 32. © Aeon Outhere, 2008.
(2) Le récent et somptueux enregistrement de Bertrand Cuiller, comportant également un Fandango de Soler à perdre la tête, représente, au clavecin, une approche moderne, idéalement à même de faire écho à celle, pianistique, d'Olivier Cavé. Les deux sont chaudement recommandées, ne serait-ce que pour un premier contact avec l'art merveilleux de Domenico Scarlatti.
‣ Un entretien avec Olivier Cavé, sur le site du Poisson Rêveur.
‣ Pièces à l'écoute simple, en bas d'article ‣ 1) Sonate K 381 - 2) Sonate K 427 - 3) Sonate K 239 - 4) Sonate K 32. © Aeon Outhere, 2008.
‣ Naples, 1685 : Dix-sept Sonates (Essercizi) de Domenico Scarlatti (1685-1757).
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