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R. Gleadow (Leporello) & M. Werba (Don Giovanni), © Vincent Pontet |
Notre précédente chronique du Don Giovanni concocté par le Cercle de l'Harmonie de Jérémie Rhorer & Julien Chauvin, sur une scénographie de Stéphane Braunschweig, n'avait vraiment rien de tiède ! Elle l'était si peu, que nous ne pouvions faire autrement que reprendre le chemin du Théâtre des Champs-Élysées, pour tester, cette fois à partir de fauteuils plus confortables, l'endurance de ses sortilèges, comme celle de ses supposés travers.
Ces derniers résidaient essentiellement dans les voix féminines, dont l'épanouissement n'était pas, à notre sens, le point le plus fort. De fait, ce 5 mai 2013, Miah Persson nous apparaît comme une Elvira à peine meilleure, en terme de matériau ; l'aigu conserve bien des aspérités métalliques, tandis que le grave s'entête dans la parcimonie. Sans doute cet emploi constitue-t-il un écart pour elle. En revanche, son implication émotionnelle s'est encore accrue (quel sensationnel Sextuor au II !), ce qui a n'a pas manqué de faire monter la tension - déjà intense - d'un cran supplémentaire.

Meilleur observatoire aidant, son personnage propose des clef visuelles neuves (auparavant occultées) : sa robe de mariée, sur ce plateau noir et vide aux éclairages crus, face au miroir dépoli, son port si élégant, ne peuvent pas ne pas évoquer une danseuse telle qu'en sublimait Degas. Cela accroît le caractère spectaculaire et lugubre du tableau final (photo tout en bas de la chronique initiale), face au spectre de Giovanni, d'autant que ladite robe est entre-temps devenue... noire. Ainsi les protagonistes tous ensemble, et non le seul Leporello, semblent-ils porter le deuil du débauché, la disparition de ce dernier laissant leur existence complètement dénuée de sens.
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S. Malfi (Zerlina) & N. Di Pierro (Masetto), © Vincent Pontet |
Les satisfactions déjà mentionnées le 23 avril restent à leur niveau : à savoir très élevé, si ce n'est superlatif. Cela vaut particulièrement pour Robert Gleadow (photo tout en haut), dont on apprend - seulement à l'entracte - qu'il a été victime d'un choc violent à la tête, quelques minutes avant l'Ouverture. Le jeune Canadien a néanmoins tenu à assurer ce Leporello maître d'ouvrage, tel que voulu par le scénographe ; compte tenu du résultat magistral dispensé, nous n'aurons jamais assez de mots pour lui écrire notre admiration. Difficile dès lors pour le Giovanni de Markus Werba (en haut), même irréprochable, de revendiquer le meilleur score à l'applaudimètre.

‣ Un entretien "écrit" recommandé, avec Stéphane Braunschweig.
‣ Un entretien "podcasté" - non moins recommandé - avec Jérémie Rhorer (au sujet du Così de 2012, mais dont le propos couvre amplement la problématique de l'interprétation lyrique mozartienne) vous est proposé au bas de la chronique initiale.
‣ Un entretien "podcasté" - non moins recommandé - avec Jérémie Rhorer (au sujet du Così de 2012, mais dont le propos couvre amplement la problématique de l'interprétation lyrique mozartienne) vous est proposé au bas de la chronique initiale.
‣ Paris, Théâtre des Champs-Élysées, 5 V 2013 - Don Giovanni, ossia il dissoluto punito,
dramma giocoso en deux actes de Wolfgang Amadeus Mozart & Lorenzo da Ponte (Prague 1787 & Vienne 1788).
dramma giocoso en deux actes de Wolfgang Amadeus Mozart & Lorenzo da Ponte (Prague 1787 & Vienne 1788).
‣ Markus Werba (Don Giovanni), Miah Persson (Donna Elvira), Daniel Behle (Don Ottavio),
Sophie Marin-Degor (Donna Anna), Robert Gleadow (Leporello), Serena Malfi (Zerlina),
Nahuel Di Pierro (Masetto), Steven Humes (Il Commendatore), Chœur du Théâtres des Champs Élysées.
‣ Anne-Françoise Benhamou, dramaturgie - Thibault Vancraenenbroeck, costumes - Marion Hewlett, lumières -
Stéphane Braunschweig, mise en scène - Julien Chauvin, 1° violon - Jérémie Rhorer, direction musicale.
Sophie Marin-Degor (Donna Anna), Robert Gleadow (Leporello), Serena Malfi (Zerlina),
Nahuel Di Pierro (Masetto), Steven Humes (Il Commendatore), Chœur du Théâtres des Champs Élysées.
‣ Anne-Françoise Benhamou, dramaturgie - Thibault Vancraenenbroeck, costumes - Marion Hewlett, lumières -
Stéphane Braunschweig, mise en scène - Julien Chauvin, 1° violon - Jérémie Rhorer, direction musicale.
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